Le respect du vote des Françaises et des Français aurait dû conduire le Président de la République à nommer un Premier ministre de gauche, ouvert aux compromis, puisqu’aucune coalition ne détient la majorité absolue mais que la coalition de gauche avait obtenu le plus grand nombre de députés.
Toutefois, en choisissant François Bayrou, issu de son propre camp, le Président de la République prend la responsabilité d’aggraver la crise politique et démocratique dans laquelle il a placé le pays depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. C’est le choix de la continuité et de la préservation de son bilan. Il dédaigne une nouvelle fois la volonté de changement qui s’est exprimée le 7 juillet.
En cohérence, les socialistes ne participeront pas à son gouvernement et demeureront dès lors dans l’opposition au Parlement.
Les socialistes se battront avec toute la gauche et les écologistes pour obtenir des avancées utiles à la vie quotidienne de nos compatriotes dans la fidélité aux propositions défendues devant les électeurs avec le Nouveau Front Populaire. Il en est ainsi des retraites, du pouvoir d’achat, de la justice fiscale, de la préservation de nos services publics, de la transition écologique. Il ne saurait y avoir de stabilité politique, sans justice.
Nos votes dépendront dès lors des engagements que François Bayrou prendra pour construire les compromis utiles pour engager la réorientation de la politique gouvernementale. Il lui appartient désormais de dire aux Françaises et aux Français la façon dont il entend sortir de cette crise politique et institutionnelle en répondant à leurs aspirations au changement de politique qu’ils ont exprimées dans les urnes. La défense du bilan passé ne saurait tenir de ligne pour l’avenir.
Nous lui demandons de s’engager à une méthode renouvelée qui permette véritablement le respect du débat parlementaire, en renonçant à l’usage de l’article 49.3 de notre Constitution.
Nous voulons avoir la garantie que son gouvernement ne se placera en aucune manière sous la dépendance du Rassemblement national, ni ne reprendra à son compte son programme xénophobe.
La poursuite à l’identique d’une politique et d’une méthode déjà censurées ne peut être acceptable. Elle produirait le même résultat et une instabilité permanente.