La Commission des affaires culturelles et de l’éducation s’est réunie cette semaine autour d'auditions sur le thème du sport.
J'ai d'abord pu interrogé MM. Michel Cadot, délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques 2024, et Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 sur la nécessité de promouvoir le sport féminin et la place des femmes dans le monde sportif :
"Alors que le sport représente un véritable levier d’émancipation pour les filles, les stéréotypes de genre perdurent : il y évidemment a ces écarts abyssaux de rémunération : Neymar, le footballeur le mieux payé en France gagne 110 fois plus que son homologue féminin, Kadidiatou Diani, sans compter le fait que les femmes restent en marge des aides et des sponsors : seul 0,4 % du sponsoring sportif mondial est investi pour les athlètes féminines.
Mais au-delà de la question économique, qu’il s’agisse de la gouvernance, de l’encadrement ou du traitement médiatique, les femmes sont largement sous-représentées dans le milieu sportif : sur les 115 fédérations sportives françaises, seules 13 d’entre elles sont présidées par des femmes. En termes d’encadrement, seuls 20% des postes sont occupés par des femmes, uniquement 18% des retransmissions sportives sont dédiées à la pratique féminine. Et puis, les filles sont davantage exposées aux risques de violences sexistes et sexuelles…
C’est donc une politique globale qu’il faut porter si l’on veut développer le sport auprès des filles et des femmes, si l’on veut qu’il soit un véritable levier d'émancipation et qu’il contribue à l’élimination des stéréotypes de genre et des inégalités.
Alors que la parité est l’une des promesses emblématiques des Jeux de Paris 2024, pouvez-vous nous présenter les actions entreprises par le COJOP [Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques] pour promouvoir la place des femmes dans le cadre des Jeux ? mais aussi sur le plan de l’héritage afin que ces jeux soient, même après eux, l’occasion d’inciter à la pratique sportive chez les filles et chez les femmes ? "
J'ai ensuite poursuivi mes questions à M. Michel Cadot également président de l'Agence nationale du Sport.
"Trois ans après la création de l’Agence, la Cour des comptes a présenté un premier rapport d’évaluation devant la commission des finances mercredi dernier. Si elle a dressé un premier bilan positif sur la politique du haut niveau et de la haute performance menée par l’agence, elle a été plus critique sur la politique de développement des pratiques sportives pour tous. Elle estime que le manque de coordination des actions de l’Agence avec l’État et les fédérations sportives nuit à l’efficience des politiques mises en œuvre.
Or, nous sommes face à une réelle pandémie de sédentarité : selon de récentes estimations d’épidémiologistes américains et canadiens (British Medical Journal of Sports Medicine) l’inactivité physique serait responsable de 7,2 % des morts toutes causes confondues chaque année, soit plus de 4 millions de morts sur les 56,9 millions personnes qui décèdent en moyenne chaque année. La promotion de l’activité physique régulière doit ainsi être le défi majeur de l’Agence pour cette prochaine décennie. Et nous ne pouvons accepter qu’un problème de gouvernance mette à mal les politiques sportives dans les territoires.
Comment comptez-vous alors clarifier rapidement la gouvernance territoriale et vos relations avec les autres acteurs ? Quelles procédures allez-vous mettre en place pour que l’Agence dialogue, au plus vite, et mieux avec l’État, les territoires et les fédérations ?
Enfin, je suis intervenu tout à l’heure sur la promotion du sport féminin en insistant sur le fait que c’est une vraie politique globale qu’il faut porter si l’on veut développer le sport auprès des filles, qu’il soit un levier d'émancipation et qu’il contribue à l’élimination des stéréotypes et des inégalités. Comment encouragez-vous la pratique sportive des filles ? "